Sélectionner une page

[Temps de lecture: 4 min]

Suite de la série d’articles consacrée aux apprentissages, aujourd’hui on s’intéresse à l’attention et au double codage !

  1. Attention à l’attention

Le point théorique :

Il existe deux composantes à notre attention : l’attention endogène et l’attention exogène.

L’attention exogène c’est lorsque notre attention est capturée, détournée par un événement.

Exemple : Notre téléphone portable vibre, impossible pour nous de rester concentrer sur ce que nous faisions, notre attention se dirige automatiquement vers notre téléphone.
La force de cette attention exogène c’est qu’elle est automatique : on ne peut pas la contrôler.

À l’inverse, l’attention endogène est celle que l’on contrôle. C’est celle à laquelle on fait appel lorsqu’on sélectionne une information que l’on souhaite apprendre ou comprendre en maintenant volontairement notre attention dessus.

En résumé, l’attention endogène est volontaire, demande beaucoup d’effort à notre cerveau et est très fatigante à la longue.
L’attention exogène est automatique, on ne peut pas la contrôler et nous sort instantanément de ce que l’on était en train de faire.

Très bien, mais concrètement, que fait-on de tout cela ?

On ne peut pas contrôler l’attention exogène, mais on peut contrôler une partie de notre environnement de travail !

Il faut l’organiser pour que celui-ci ne soit pas continuellement en train de capturer notre attention et que l’on puisse rester le maître de la situation.

Plusieurs choses à faire :

  • Être dans une pièce calme, évitez les lieux de passage ;
  • Concernant un fond sonore musical, les données scientifiques ne sont pas toutes d’accord sur le comportement à tenir.
    Si vous avez l’habitude de travailler avec de la musique, continuez, mais préférez des musiques calmes.
    Gardez en tête que les ressources attentionnelles de notre cerveau sont limitées et que la musique utilise une partie de ces ressources.
  • Être sur un plan de travail adapté (le lit n’est pas un plan de travail adapté) ;
  • Si vous devez travailler sur un ordinateur, désactivez les notifications comme les mails, Facebook, etc. Vous irez faire un tour dessus durant votre pause.
  • Éteindre tous les écrans non nécessaires (télé qui tourne en fond, écran d’ordinateur, téléphone portable) ;

 

« Ah non, pas le téléphone ! »

 

Oui c’est souvent le plus dur, pour ce faire je vous propose une recette pour une session d’apprentissage réussi:

Ingrédients : Une dose de volonté, un peu de frustration.

  • Mettre une alarme dans 50 minutes, elle nous indiquera que c’est le moment de faire une pause de 5-10 minutes ;
  • Mettre son téléphone en silencieux (pas de sonnerie, pas de vibreur) ;
  • Cacher l’écran (pour ne pas voir l’écran qui s’allume, ou la petite lumière clignotante qui nous notifie que l’on a un message).

J’insiste : Accordez-vous des pauses !
Les pauses sont nécessaires pour ne pas saturer notre cerveau. Il ne fera rien de bon s’il n’arrive plus à suivre. Cela augmentera votre stress, votre fatigue et, vous le savez maintenant, cela a un impact sur la qualité de votre encodage !

 

« Ce n’est pas évident tout ça, pas sûr que j’y arrive »

 

Il est normal que dans un premier temps tous ces conseils semblent difficiles à appliquer. Pas de panique, cela prend du temps et une dose de volonté.
Très vite cela deviendra votre nouvelle habitude de travail et les bons résultats vous encourageront à continuer dans cette voie.

 

  1. Le double codage.

Souvenez-vous, dans le premier article consacré à l’apprentissage, nous avons abordé l’apprentissage massé et l’apprentissage distribué, et nous avons vu ce qu’était l’encodage :

« Apprendre c’est insérer une information dans notre mémoire et la conserver : c’est l’encodage »

 

Donc le double codage serait le fait d’encoder deux fois ? C’est à peu près l’idée oui :

Le double codage est le processus qui consiste à combiner une information verbale (un texte) avec une information visuelle (Infographie, schéma, frise chronologique, etc..).

Lorsqu’on encode à la fois une information verbale et une information visuelle, on se donne la possibilité de s’en souvenir (restitution) de deux manières différentes lorsqu’on aura besoin de l’information.

Comment l’utilise-t-on concrètement ?

C’est simple, vous avez une leçon à apprendre, elle est accompagnée d’un schéma.

Étape 1 :

Faites le lien entre le texte et le schéma, en quoi le schéma représente ce qui est écrit dans le texte et en quoi ce qui est écrit dans le texte est représenté dans le schéma.

Étape 2 :

Mettez le texte de côté, pour ne garder que le schéma, et expliquez-vous le schéma avec vos propres mots. Une fois que c’est fait, reprenez votre cours et essayez de voir ce que vous avez correctement retenu et ce que vous avez eu du mal à retenir et à expliquer.

Étape 3 :

Prenez le texte seulement et essayez de faire le schéma, mais sans le regarder. Ensuite, reprenez votre cours, vérifiez si ce que vous avez fait est exact, et faites la distinction entre ce que vous avez bien compris de ce que vous n’avez pas totalement compris.

« Si la leçon n’a pas de schéma ? »

Créez-le !

Voilà, le double codage c’est très simple à mettre en place et cela nous donne deux fois plus de chances de nous souvenir de l’information que nous cherchons à apprendre, alors pourquoi s’en passer ?!